Littérature et Moyen-Age
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Littérature et Moyen-Age
Qui a dit période d'incultes?
Cette idée (parfois) reçue reste tenace chez certains (hélas! et je ne parle pas des Gagne-Deniers evidemment )
La littérature médiévale fait référence à l'ensemble des œuvres littéraires produites en Occident au cours du Moyen Âge (sur la dizaine de siècles qui s'étend de la chute de l'Empire romain : fin du Ve siècle - au début de la Renaissance florentine : fin du XVe siècle). C'est donc une trés longue période. ^^
Cette littérature se compose autant d'œuvres religieuses que séculières (c'est à dire "dans le siècle"), et constitue un champ d'étude riche et complexe. Elle revêt de nombreuses formes que l'on peut retrouver dans tous les genres littéraires modernes.
Petit résumé rapide :
La littérature du Moyen Âge est d'abord celle de l'élite féodale et reflète ses idéaux : piété, fidélité et bravoure. Le système féodal structure alors la société et se reflète dans la littérature. Les scènes de guerres y sont nombreuses et la foi chrétienne omniprésente. Un auteur les plus célèbre reste Chrétien de Troyes)
Néanmoins, à partir de la fin du XIIe siècle, les bourgeois obtiennent, grâce à l'essor de la manufacture, des privilèges économiques et juridiques qui concurrencent les pouvoirs seigneuriaux. On voit apparaitre alors de nouvelles formes, plus satiriques comme dans le Roman de Renart, ou plus lyriques comme dans la poésie des XIVe et XVe siècles, héritière de la poésie courtoise. (Marguerite de Navarre : l'Heptameron)
Cet article est là en tant qu'ouverture à des discussions sur la littérature. ^^
Cette idée (parfois) reçue reste tenace chez certains (hélas! et je ne parle pas des Gagne-Deniers evidemment )
La littérature médiévale fait référence à l'ensemble des œuvres littéraires produites en Occident au cours du Moyen Âge (sur la dizaine de siècles qui s'étend de la chute de l'Empire romain : fin du Ve siècle - au début de la Renaissance florentine : fin du XVe siècle). C'est donc une trés longue période. ^^
Cette littérature se compose autant d'œuvres religieuses que séculières (c'est à dire "dans le siècle"), et constitue un champ d'étude riche et complexe. Elle revêt de nombreuses formes que l'on peut retrouver dans tous les genres littéraires modernes.
Petit résumé rapide :
La littérature du Moyen Âge est d'abord celle de l'élite féodale et reflète ses idéaux : piété, fidélité et bravoure. Le système féodal structure alors la société et se reflète dans la littérature. Les scènes de guerres y sont nombreuses et la foi chrétienne omniprésente. Un auteur les plus célèbre reste Chrétien de Troyes)
Néanmoins, à partir de la fin du XIIe siècle, les bourgeois obtiennent, grâce à l'essor de la manufacture, des privilèges économiques et juridiques qui concurrencent les pouvoirs seigneuriaux. On voit apparaitre alors de nouvelles formes, plus satiriques comme dans le Roman de Renart, ou plus lyriques comme dans la poésie des XIVe et XVe siècles, héritière de la poésie courtoise. (Marguerite de Navarre : l'Heptameron)
Cet article est là en tant qu'ouverture à des discussions sur la littérature. ^^
Re: Littérature et Moyen-Age
Ô Kouraï, les adeptes de la littérature sont trop rares de nos jours. Je t'aime déjà.
Ton petit résumé est fort intéressant ! A l'appui, je me propose de vous recopier quelques poèmes que nous avons étudié cette année, et qui datent de cette période. Ils sont bien éloignés de ce à quoi on pourrait s'attendre ! Je vous laisse découvrir...
Une ballade de Christine de Pisan, poétesse du XIVème siècle :
Un sonnet plus tardif (XVIème siècle) de Louise Labbé. Sulfureux !
Ton petit résumé est fort intéressant ! A l'appui, je me propose de vous recopier quelques poèmes que nous avons étudié cette année, et qui datent de cette période. Ils sont bien éloignés de ce à quoi on pourrait s'attendre ! Je vous laisse découvrir...
Une ballade de Christine de Pisan, poétesse du XIVème siècle :
Seulette suis et seulette veux être,
Seulette m'a mon doux ami laissée,
Seulette suis, sans compagnon ni maître,
Seulette suis, dolente et courroucée,
Seulette suis en langueur mésaisée,
Seulette suis plus que nulle égarée,
Seulette suis sans ami demeurée.
Seulette suis à huis ou à fenêtre,
Seulette suis en un anglet muchée,
Seulette suis pour moi de pleurs repaître,
Seulette suis, dolente ou apaisée,
Seulette suis, rien n'est qui tant me siée,
Seulette suis en ma chambre enserrée,
Seulette suis sans ami demeurée.
Seulette suis partout et en tout être,
Seulette suis, où je vais où je siée,
Seulette suis plus qu'autre rien terrestre,
Seulette suis, de chacun délaissée,
Seulette suis, durement abaissée,
Seulette suis souvent toute épleurée,
Seulette suis sans ami demeurée.
Princes, or est ma douleur commencée:
Seulette suis de tout deuil menacée,
Seulette suis plus tainte que morée,
Seulette suis sans ami demeurée.
Un sonnet plus tardif (XVIème siècle) de Louise Labbé. Sulfureux !
Baise m'encor, rebaise moy et baise :
Donne m'en un de tes plus savoureus,
Donne m'en un de tes plus amoureus :
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise.
Las, te pleins tu ? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereus.
Ainsi meslans nos baisers tant heureus
Jouissons nous l'un de I'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie :
Tousjours suis mal, vivant discrettement,
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moy ne fay quelque saillie.
Jérémie- Charetier
- Messages : 15
Date d'inscription : 08/05/2010
Localisation : Lyon
Re: Littérature et Moyen-Age
Oho! Un adepte de Louise Labbé!^^
Il va falloir préciser que cette Dame comme d'autres poètes écrivait ce que l'on appelle des Blasons. (Poème qui décrit une partie du corps, souvent considérée comme noble à l'époque).
Définition du Blason en littérature
J'ai un très joli poème de Clément Marot que je posterai demain.
Il va falloir préciser que cette Dame comme d'autres poètes écrivait ce que l'on appelle des Blasons. (Poème qui décrit une partie du corps, souvent considérée comme noble à l'époque).
Définition du Blason en littérature
J'ai un très joli poème de Clément Marot que je posterai demain.
Re: Littérature et Moyen-Age
Double post pour une bonne cause. ^^
Comme je suis au travail (Eh oui ça arrive), je ne réécris pas le poème de Marot, mais je met le lien d'un dessin avec le poème écris dessus (en espèrant que c'est assez lisible).
Poème de Clément Marot
Et puis un peu de douceur dans ce monde ne faisant pas de mal, je rajoute un poème moins connu, mais fort joli.
Jehan Tabourot, dit Thoinot ARBEAU (1520-1595)
Pavane
Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m'as l'âme ravie
D'un souris gracieux.
Viens tôt me secourir,
Ou me faudra mourir.
Pourquoi fuis-tu, mignarde,
Si je suis près de toi ?
Quand tes yeux je regarde,
Je me perds dedans moi !
Car tes perfections
Changent mes actions.
Tes beautés et ta grâce
Et tes divins propos
Ont échauffé la glace
Qui me gelait les os.
Ils ont rempli mon coeur
D'une amoureuse ardeur !
Approche donc ma belle,
Approche-toi mon bien !
Ne me sois plus rebelle
Puisque mon coeur est tien...
Pour mon mal apaiser
Donne-moi un baiser !
Comme je suis au travail (Eh oui ça arrive), je ne réécris pas le poème de Marot, mais je met le lien d'un dessin avec le poème écris dessus (en espèrant que c'est assez lisible).
Poème de Clément Marot
Et puis un peu de douceur dans ce monde ne faisant pas de mal, je rajoute un poème moins connu, mais fort joli.
Jehan Tabourot, dit Thoinot ARBEAU (1520-1595)
Pavane
Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m'as l'âme ravie
D'un souris gracieux.
Viens tôt me secourir,
Ou me faudra mourir.
Pourquoi fuis-tu, mignarde,
Si je suis près de toi ?
Quand tes yeux je regarde,
Je me perds dedans moi !
Car tes perfections
Changent mes actions.
Tes beautés et ta grâce
Et tes divins propos
Ont échauffé la glace
Qui me gelait les os.
Ils ont rempli mon coeur
D'une amoureuse ardeur !
Approche donc ma belle,
Approche-toi mon bien !
Ne me sois plus rebelle
Puisque mon coeur est tien...
Pour mon mal apaiser
Donne-moi un baiser !
Re: Littérature et Moyen-Age
Petite trouvaille en rapport avec le temps:
Marot, Clément (1497-1544)
Marot, Clément (1497-1544)
Chant de Mai et de Vertu
Volontiers en ce mois ici
La terre mue et renouvelle.
Maints amoureux en font ainsi,
Sujets à faire amour nouvelle
Par légèreté de cervelle,
Ou pour être ailleurs plus contents ;
Ma façon d'aimer n'est pas telle,
Mes amours durent en tout temps.
N'y a si belle dame aussi
De qui la beauté ne chancelle ;
Par temps, maladie ou souci,
Laideur les tire en sa nacelle ;
Mais rien ne peut enlaidir celle
Que servir sans fin je prétends ;
Et pour ce qu'elle est toujours belle
Mes amours durent en tout temps.
Celle dont je dis tout ceci,
C'est Vertu, la nymphe éternelle,
Qui au mont d'honneur éclairci
Tous les vrais amoureux appelle :
" Venez, amants, venez (dit-elle),
Venez à moi, je vous attends ;
Venez (ce dit la jouvencelle).
Mes amours durent en tout temps. "
Volontiers en ce mois ici
La terre mue et renouvelle.
Maints amoureux en font ainsi,
Sujets à faire amour nouvelle
Par légèreté de cervelle,
Ou pour être ailleurs plus contents ;
Ma façon d'aimer n'est pas telle,
Mes amours durent en tout temps.
N'y a si belle dame aussi
De qui la beauté ne chancelle ;
Par temps, maladie ou souci,
Laideur les tire en sa nacelle ;
Mais rien ne peut enlaidir celle
Que servir sans fin je prétends ;
Et pour ce qu'elle est toujours belle
Mes amours durent en tout temps.
Celle dont je dis tout ceci,
C'est Vertu, la nymphe éternelle,
Qui au mont d'honneur éclairci
Tous les vrais amoureux appelle :
" Venez, amants, venez (dit-elle),
Venez à moi, je vous attends ;
Venez (ce dit la jouvencelle).
Mes amours durent en tout temps. "
Un grand merci!
Je me replonge avec délices dans l'univers de la littérature médiévale.
J'ai un fort penchant pour l'amour courtois...à l'espagnol.
Juan de Flores avec son 'Arnalte y Lucenda' ou son 'Grimalte y Gradissa'.
Diego de San Pedro et sa 'Carcel de amor', magnifique allégorie de l'amour et l'aliénation qu'il provoque.
Se mourir d'amour malgré les épreuves surmontées pour atteindre la belle intouchable...
Merci encore pour ces beaux souvenirs ressurgis du passé.
Longue vie à cette littérature!!!
J'ai un fort penchant pour l'amour courtois...à l'espagnol.
Juan de Flores avec son 'Arnalte y Lucenda' ou son 'Grimalte y Gradissa'.
Diego de San Pedro et sa 'Carcel de amor', magnifique allégorie de l'amour et l'aliénation qu'il provoque.
Se mourir d'amour malgré les épreuves surmontées pour atteindre la belle intouchable...
Merci encore pour ces beaux souvenirs ressurgis du passé.
Longue vie à cette littérature!!!
Brunehilde la Malcontente- Mendiant
- Messages : 2
Date d'inscription : 31/07/2010
Age : 42
Localisation : Lyon/Miribel
Re: Littérature et Moyen-Age
ca se boit un poeme ? non ?
bon alors ca m'interesse pas !
bon alors ca m'interesse pas !
latrinus- Charpentier
- Messages : 71
Date d'inscription : 16/10/2008
Age : 38
Localisation : tout au fond
Re: Littérature et Moyen-Age
Pfff ! Egal à toi-même mon Latrinus :p
Bella- Meunier
- Messages : 155
Date d'inscription : 06/11/2008
Age : 41
Localisation : En pente...
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